Dans les coulisses de la Fête !

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Dans les coulisses de la Fête !

Ils nettoient les rues après la Fête, gèrent les flux de voyageurs vers les trains, ramassent les bouses des vaches du spectacle ou alimentent les écrans géants autour de l’arène: focus sur ces acteurs des coulisses.

Propre en ordre

La ville de Vevey s’associe à Transvoirie pour assurer une propreté 21/24 durant la Fête. Mini-bus et aspirateurs auto-portés traquent les déchets générés par les festivités. Reportage in situ.

«La propreté attire la propreté!» Avec ce leitmotiv, Simon, chef d’équipe, nous guide à travers la ville. Equipé de son aspirateur, il slalome dans la foule: «Les Gluttons sont silencieux et ultra maniables. En nous voyant ramasser les déchets, les gens sont dissuadés de les jeter à terre assure-t-il. On effectue des tournus entre 9h et 3h du matin. Chaque jour, on fait le point pour cibler les secteurs plus fréquentés. Il paraît que la ville est plus propre que d’habitude !»

Main dans la main

La Fête des Vignerons s’est engagée aux côtés de la Ville de Vevey et de Transvoirie pour maintenir le site de la Fête propre. Selon Olivier Kernen, responsable des opérations sur place, une centaine d’auxiliaires sont envoyés chaque jour à la chasse au littering. «On fait du 21 heures sur 24. Sur nos 100 recrues, environ 80 sont étudiants. Ils ont suivi une formation de base pour savoir manier les 12 aspirateurs et les 9 mini-bus mobilisés. Grâce à la vaisselle consignée, la quantité de déchets est gérable», conclut-il.

Organiser les départs en train: du travail d’horloger!

Gérer les flux de voyageurs est impératif : entre minuit et une heure, après la représentation, 14 trains quittent Vevey pour ramener chez eux quelque 14’000 personnes.

«Chaque jour, environ 25’000 personnes viennent en train», relève Ruben Sospedra, chef de projet CFF qui gère l’organisation de la gare pendant ce mois de folie. Durant la Fête, les CFF ont prévu 1’000 trains supplémentaires et augmenté la capacité de 1’800 convois. «14’000 spectateurs ont quitté Vevey après le spectacle vendredi soir. Gérer un tel flux, c’est de l’horlogerie fine!»

Impossible de laisser 10’000 personnes circuler en même temps dans la gare. Les trains, pris d’assaut et archibondés ne pourraient partir à l’heure à cause de portes maintenues ouvertes. «Cela aurait un effet sur le reste du réseau». Surtout, les mouvements de foule rendraient l’exercice périlleux. «Les bousculades sur les quais représentent un trop gros risque», souligne Ruben Sospedra.

Aussi, des zones d’attente par destination ont été définies à l’extérieur, histoire d’assurer sécurité, ponctualité et un minimum de confort. En collaboration avec le MVR (Transports Montreux-Vevey-Riviera), le personnel CFF annonce les trains et guide les voyageurs vers le bon quai, en fonction des capacités du train qui arrive. Inutile que les gens se serrent alors que le convoi suivant se rapproche. La zone d’attente permet aussi d’évaluer le nombre de passagers. «Nous pouvons ainsi lancer un train de réserve», explique Ruben Sospedra. Le mieux est de repérer la bonne file et de se laisser guider.

Des écrans dans la ville

Ils sont incontournables. Aux points stratégiques de la Ville en Fête, neuf écrans géants diffusent infos et images. «Il faut pouvoir réagir très vite pour les mettre à jour», souligne son opérateur.

Neuf écrans géants de la Ville en Fête diffusent infos et images: programme du jour et vidéo de présentation du canton hôte, messages des partenaires-sponsors, indications sur la vente de billets, sur le trafic ferroviaire et, au besoin, messages d’alerte ou consignes de sécurité.

Derrière ces écrans? Il faut jongler. Régler les aspects techniques. Courir. Christian Aebi prépare les nouvelles vidéos dans un bureau puis fonce à quelques rues de là et les diffuse depuis un poste de travail exigu. Les images passent en boucle sur les écrans, mais il faut constamment les adapter, retirer en temps réel les infos caduques et chaque jour, intégrer les événements suivants.

Du travail sur-mesure

Chaque site peut donner un contenu spécifique: «Les écrans entre l’arène et la gare peuvent annoncer des messages des CFF, sans qu’ils apparaissent sur les autres», explique Christian Aebi. La souplesse est le maître mot pour adapter la diffusion aux besoins. Certaines images destinées aux écrans de la ville sont aussi diffusées dans l’arène, avant le début de la représentation. «Les adapter aux écrans LED verticaux de l’arène, coupés en 5 portions, est parfois un casse-tête !»

Le Gruyère de la Fête

Chaque jour au Tsalé de l’Espace Fribourgeois, on démoule le Gruyère préparé avec le lait des vaches de la Ferme. Mais ensuite, que devient la meule ? Précisions.

Les maîtres-fromagers Manu et Loïc Piller tiennent une fromagerie villageoise au cœur de Semsales, dans le canton de Fribourg. Père et fils s’occupent d’y acheminer le Gruyère de la Fête, produit avec le lait que donnent les vaches de la Ferme à Vevey, et d’accompagner sa maturation: «À son arrivée dans la cave d’affinage, la meule est placée sur une planche en épicéa, dans un local à 15 degrés et à 80% d’humidité». Durant cinq mois, la croûte se forme: «La pièce de fromage est quotidiennement retournée, frottée régulièrement à l’eau salée et assaisonnée d’une poignée de sel. Elle est ensuite frottée à l’eau claire un jour sur deux. C’est le processus de soignage», détaille Loïc.

Un produit confidentiel

«Le Gruyère de la Fête ne sera pas commercialisé, faute de quantité. Il est prévu qu’une commission soit formée pour décider de son avenir», précise Francis Demierre, préfet genevois de la Confrérie du Gruyère, chargé de la promotion du Gruyère AOP. «Nous pensons plutôt organiser une dégustation dans les établissements médico-sociaux, pour les personnes âgées qui n’ont pas pu se déplacer à la Fête». Toutefois, pour les amateurs de Gruyère, une dégustation est possible durant toute la période de la Fête, au Tsalé de l’Espace fribourgeois.

L’indispensable art de décrotter

Les ramasse-crottes font partie intégrante du spectacle de la Fête des Vignerons. Ils suivent vaches, chèvres et calèches. Rencontre avec Bernard Bochuz, leur chef d’équipe.

Applaudis chaleureusement à chaque représentation, les ramasse-crottes font partie des stars du spectacle. Fidèle à la Fête, Bernard Bochuz empoigne balais, pelles et brouettes pour la troisième fois. En 1977, ce Veveysan d’origine s’engage pour relever un défi. Il est applaudi par 15’000 spectateurs après un «magnifique lancer de bouse». En 1999, il passe chef d’équipe et enrôle sa femme: «Dans la famille, nous aimons bien être dans la merde», plaisante-t-il. A 71 ans, il se retrouve une nouvelle fois sur scène en 2019: «C’est ma vocation».

Les vaches se lâchent

Sous ses ordres, huit femmes et hommes ramassent les excréments des animaux pendant le spectacle. Par trois fois, ils foulent la scène: après les chevaux du tableau des Noces, après les chèvres de la Saint-Martin et après les vaches des Armaillis. Sages sur scène, ces dernières se lâchent dès leur retour en coulisses. Si cette année les autolaveuses ont fait leur apparition sur scène, «rien ne remplace la main de l’homme», assure Bernard Bochuz. Deux personnes de plus rejoignent l’équipe pour les cortèges. Ce poste, au premier abord peu glorieux, est entré dans la tradition de la Fête des Vignerons.

Dans le château d’Edgard Bovier

La Table d’Edgar s’est installée au Château de l’Aile où le chef accueille les invités VIP des sociétés et entreprises pour un expérience gastronomique avant ou après spectacle.

Le Château de l’Aile s’est réveillé le 18 juillet transformé en restaurant gastronomique ! En bonne fée, Edgar Bovier, chef étoilé de la Table d’Egard du Lausanne Palace, qui a pris ses quartiers dans la bâtisse néogothique pour la durée de la Fête. Tous les jours, à 15h ou 17h suivant si le spectacle est diurne ou nocturne, ses invités prennent l’apéritif dans les jardins avant de déguster les milles saveurs régionales et méditerranéennes du chef. L’organisation est d’une rigueur absolue: de 22h à 8h, une brigade travaille toute la nuit au Lausanne Palace pour démarrer le travail. Trois cuisines éphémères installées au Château – l’une pour la cuisine chaude, deux pour les plats froids – réceptionnent les préparations et poursuivent le travail. Jusqu’à 230 couverts, répartis entre les quatre salons boisés, la véranda et la terrasses sont servis chaque jour. «Nous dressons 25 assiettes à la fois, envoyons 230 couverts en 10 minutes. Avec un service palace et la qualité Table d’Edgar ! La moitié de la brigade du LP est ici!» Edgar Bovier, qui habite chez sa fille à Vevey le temps de la Fête, est un «homme heureux». «Autant que mes hôtes!»